30.8.05

3. Maudits soient-ils ! Léo Ferré e Paul Verlaine

La première rencontre entre le musicien et le poète date de l¹année 1927. Léo Ferré ébauche la mélodie a capella de Soleils Couchants. Il est alors élève chez les frères des écoles chrétiennes, où il pratique le chant choral se confrontant aux ¦uvres de Palestrina et de Tomas Luis Da Victoria, en cachette il lit les poèmes de Mallarmé, Baudelaire, Verlaine et Rimbaud. En 1935, cette fois au piano, il met en musique un autre poème de Verlaine, sans doute « Ce piano que baise une main frêle » pour lequel il n¹a été retrouvé que la partition. Avant de revenir à Verlaine, Léo Ferré consacrera une année à Guillaume Apollinaire (1952/53, La Chanson du Mal-aimé & Le Pont Mirabeau), une autre à Charles Baudelaire (1956/57, 12 poèmes de Les fleurs du mal) et le printemps 1959 à Aragon (13 poèmes dont 10 publiés en 1961). Les 24 poèmes de Verlaine proposés dans le présent recueil constitue à ce jour la quasi-totalité du travail effectué par Léo Ferré autour de l¹¦uvre de Verlaine. Il est difficile d¹établir avec précision la date de ces enregistrements, réalisés sans doute au domicile du compositeur à partir de l¹été 59, comme en témoignent les premières livraisons à la radio de Green (juin 59), de Sérénade (octobre 59) et de Art Poétique (juin 60). Des diverses bandes retrouvés dans les archives personnelles de Léo Ferré, nous avons extrait 19 titres réalisés au piano et 5 « a capella ». Concernant les 19 « piano » il existe également pour 11 d¹entre eux une seconde prise avec piano et pour 6 autres une seconde prise « a capella ». Il a été décidé lors du montage de cet album de ne publier qu¹une version par titre en optant pour celle qui nous semblait la meilleure. Nous avons désormais la confirmation du mode opératoire de Léo Ferré concernant la mise en musique des textes des poètes. Une première version « a capella » où s¹ébauche la mélodie (sur les bandes d¹origine on entend Léo annoncer le numéro de la page du recueil qu¹il utilise précédant le titre du poème). Une deuxième version au piano où la mélodie s¹affirme et prend sa forme définitive et enfin une troisième version « définitive » peut-être destinée dans le cas de Verlaine et de Rimbaud à son « orchestrateur » de l¹époque Jean-Michel Defaye. Ceux qui connaissent les versions officielles orchestrées et publiées en 1964, remarqueront à quel point...

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